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Comment développer son sentiment d’efficacité personnelle?

Par Jahel Kukovica, Conseillère d’orientation.

L’arrivée du XXIe siècle a transformé le concept de la performance et les organisations tentent maintenant de demeurer compétitives et efficaces dans un univers de rude concurrence. En ce contexte de changement, beaucoup d’études se sont penchées sur l’efficacité au travail. Cette réalité économique d’aujourd’hui pousse maintenant les organisations à exiger davantage de leurs employés et on peut penser que c’est en raison de leur croyance d’efficacité que certains employés réussissent davantage que d’autres.

 

Albert Bandura (2003) a élaboré le concept du sentiment d’efficacité personnelle (SEP) comme étant la croyance qu’un individu entretient quant à ses capacités d’organiser et d’exécuter les actions nécessaires pour produire un niveau donné de réalisations. Ce sentiment constitue un élément important de la motivation à agir et de la persévérance vers des buts, car le niveau d’effort investi est en fonction des résultats attendus. Nous pouvons ainsi croire que le SEP influence les accomplissements et le bien-être de plusieurs façons.

Maintenant, comment développe-t-on son sentiment d’efficacité personnelle dans un contexte de travail ? Bandura (1977) énumère quatre sources principales de l’efficacité personnelle :

  • les expériences actives de maîtrise

  • les expériences vicariantes

  • la persuasion verbale

  • les états psychologiques et émotionnels

 

Les expériences actives de maîtrise sont la source d’information la plus significative  sur l’efficacité. Elle permet à l’individu de se référer à ses expériences vécues qui lui démontrent ce qu’il faut désormais faire pour réussir. Ainsi, les succès augmentent significativement l’efficacité personnelle, tandis que les échecs la déclinent.

 

 

Une tendance naturelle à vouloir se comparer à l’autre se retrouve chez tout être humain. Dans un contexte de travail, on va observer nos collègues et nos pairs, étudier leurs différentes actions et efforts. Cette expérience, dite vicariante, va intensifier le SEP si l’individu observé évolue avec succès. Inversement, être témoin d’échecs vécus par des personnes aux compétences et rôles similaires peut faire baisser notre espérance d’auto-efficacité. Ainsi, voir quelqu’un réussir va renforcer notre conviction à pouvoir également performer.

 

La persuasion verbale, elle, se manifeste par les suggestions et les encouragements en rapport avec les capacités requises pour accomplir des tâches spécifiques et pour, ultérieurement, les réussir. La persuasion verbale donne des informations que les gens interprètent et évaluent (Margolis & Mccabe, 2006). Ainsi, lorsque des individus significatifs expriment leur enthousiasme et leur support, une source d’énergie se déploie, spécialement dans les moments où l’individu est confronté à des obstacles.

 

Enfin, l’état psychologique et émotionnel dans lequel se trouve l’individu a un impact sur son SEP. Par exemple, si une personne impute son sentiment d’anxiété au fait qu’il n’a pas performé dans une circonstance donnée, sa contre-performance risque de se répéter : le doute va à chaque fois s’installer et le conduire à l’échec. Apprendre à repérer un état aversif, comme l’anxiété, et réussir à apprivoiser ses effets, va permettre à la personne de dépasser le trouble et être plus disposé à croire au succès.

Pour conclure, on observe qu’un fort sentiment d’efficacité amène à se fixer de meilleurs buts, à faire plus d’efforts, à persévérer davantage et à mieux se remettre des échecs.

 

Voici l’infographie au complet :