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L’importance du temps commun au travail

par Marie-Hélène Collin, conseillère d’orientation

La collaboration au travail, entre les membres d’une même équipe est souvent traduite sous l’angle de l’efficacité et du rendement. « Mettre l’épaule à la roue » ou encore « deux têtes valent mieux qu’une » sont des expressions souvent utilisées pour inciter le travail d’équipe afin d’encourager la productivité. Mais le travail d’équipe peut-il servir à autre chose dans une entreprise? Avons-nous déjà pensé que de collaborer avec nos collègues de travail pouvait notamment augmenter notre bien-être psychologique?

C’est en regardant le dossier du 17 octobre dernier à l’émission « Une pilule une petite granule » sur la santé mentale des pompiers, qu’une réflexion s’est ensuivie sur l’impact de la collaboration entre professionnels de métiers faisant fréquemment face à un stress.

En effet, plusieurs problématiques en santé mentale peuvent être reliées à la vie professionnelle; le stress et les exigences du marché du travail étant des facteurs pouvant expliquer les dépressions reliées au travail. Selon Statistiques Canada, au Québec, en 2011, 18% des travailleurs de tous les milieux souffraient d’une forme quelconque de détresse psychologique.

Comment passer à travers tout ça sans tomber? Pour Mme Douesnard, auteure et chercheure sur le sujet (Métier à risque, la santé psychologique des pompiers, 2012), la construction d’un collectif de travail est la clé du succès. « Un collectif de travail, c’est plus qu’une équipe. Ce ne sont pas juste des gens qui travaillent ensemble. Ce sont des gens qui développent des règles de métier, une façon de travailler commune et qui développent un langage commun autour d’un but commun ». (Douesnard, 2012)

La communication devient donc importante, non pas seulement pour exprimer des idées, mais davantage basé sur une relation de confiance, d’honnêteté et d’ouverture face à ce que le collègue est en train de vivre ou a déjà vécu. Dans cette optique, face à la souffrance d’un collègue, le travailleur ne reste pas impassible. Il s’organise alors des défenses, et ce, de façon collective.

Mais reste à savoir si cela demeure possible, nonobstant le type d’emploi, dans tous les types d’entreprises. Est-ce utopique de croire que les chefs d’entreprises, les gestionnaires pour qui la productivité demeure l’enjeu majeur, pourraient éventuellement faire de la place à ce genre d’action?